Alertés le 30 septembre par un habitant de Chapelle des Bois (25) de la présence d’un jeune lynx sur son balcon, nous constatons, au vu des photos prises à cette occasion qu’il est très maigre et en difficulté. Très vite un dispositif de capture est mis en place dans la journée, et dans le même temps l’enquête que nous menons dans le village permet d’établir qu’une femelle adulte, mère de 3 jeunes a été vue pour la dernière fois avec eux 15 jours auparavant. Depuis cette date des observations ponctuelles de jeunes lynx, seuls ou à 3, sont faites de plus en plus près des maisons. Une évidence, la mère a disparu, et manifestement pas suite à une collision routière, puisqu’aucun signalement n’a été fait, et aucun corps trouvé.
Le 30 au soir, un des jeunes (une femelle) s’approche à nouveau de la maison, et reste prostré. Rapidement capturée, elle meurt d’épuisement dans le quart d’heure qui suit. Son poids : 2,893kg au lieu de 5,5kg à l’âge de 4 mois.
Le 1er octobre, un autre individu est capturé à la cage-piège. Maigre lui aussi (3,3kg) il devrait toutefois survivre bien que son état reste préoccupant, et son relâcher pourra être envisagé en 2016. Le troisième individu n’a toujours pas été capturé et n’a plus été observé depuis 4 jours. Même si les chances de le retrouver vivant s’amenuisent, le dispositif reste néanmoins en place.
D’ores et déjà, tous nos remerciements à M. et Mme MICHEL pour leur aide dans ce sauvetage, ainsi qu’aux habitants de Chapelle des Bois, qui dans leur très grande majorité, nous ont réservé un excellent accueil et nous ont apporté une aide précieuse en partageant l’information.
Reste l’hostilité, palpable sur le terrain, que suscite chez une minorité d’activistes la présence du lynx et les actions entreprises pour sa sauvegarde. Reste également l’interrogation récurrente sur ces disparitions régulières de femelles de lynx, toujours à la même période, sans que des collisions routières soient constatées, et le problème en termes de conservation de l’espèce que posent ces disparitions d’adultes. Dans les Vosges, la population s’est ainsi éteinte en raison du braconnage dans l’indifférence quasi générale pour la deuxième fois en l’espace d’un siècle. Nous lançons à nouveau un appel aux pouvoirs publics pour que la population française du lynx boréal, dont la Franche-Comté est dépositaire à 80% (soit 70 adultes cantonnés), fasse l’objet de mesures de conservations réelles (lutte contre le braconnage et les collisions routières).