Un aigle royal, découvert prostré sous une remontée mécanique de La Clusaz, a été capturé et mis en sécurité par l’ONCFS (SD74) sur sollicitation de particuliers. Il a été acheminé au Centre ATHÉNAS après un relais entre les agents de l’ONCFS de Haute Savoie et nos correspondants. C’est la premier accueil de cette espèce au Centre (le Massif jurassien ne compte qu’un couple d’aigles royaux), et cet individu a été orienté vers le Jura en raison de la fermeture de notre homologue de Haute Savoie.
Il s’agit d’une femelle de trois ans, extrêmement amaigrie suite à une blessure à la patte gauche. Une plaie au talon, d’origine inconnue, s’est infectée et a provoqué une ostéomyélite au niveau de l’articulation tibio-tarse. Cette patte blessée a entraîné une sur-sollicitation de la patte valide qui a développé un podagre (pathologie infectieuse et inflammatoire posturale). Dans l’incapacité de chasser et de se percher, l’oiseau s’est rapidement affaibli et ne pesait que 3,2Kg à son admission, pour un poids de forme potentiel de 5,5 kg.
Alimentée en urgence, elle s’est vu administrer un traitement antibiotique et un anti-inflammatoire, puis a été radiographiée afin d’évaluer sa blessure et déceler d’éventuels corps étrangers. Une intervention chirurgicale sera réalisée sur son articulation dès qu’une reprise de poids significative aura été constatée, afin qu’elle puisse supporter l’anesthésie. En tout état de cause, des soins assez longs et une rééducation non moins longue l’attendent avant un éventuel relâcher.
Avec 204 couples reproducteurs en France en 2010, l’aigle royal reste une espèce rare et menacée. Il est présent dans le Alpes, le Massif Central, les Pyrénées et la Corse. Poison, tir, électrocution restent malheureusement à l’ordre du jour pour cette espèce protégée. Le survol des aires de reproduction par des aéronefs civils ou militaires ou des ailes delta constituent une cause d’échec de reproduction.
News 15 novembre 2011 : après 10 jours de soins et de stabilisation, l’aigle a repris 1,2Kg, ce qui a permis de procéder à l’intervention sur son articulation sans risque de choc opératoire. Deux jours plus tard, pour la première fois de puis son arrivée, elle a pu se mettre debout. Si le pronostic de guérison reste réservé, l’évolution semble toutefois favorable. Les soins biquotidiens et le traitement antibiotique sont maintenus, mais si la progression se confirme, elle devrait bientôt pouvoir être placée en box extérieur.
News 20 novembre 2011
Désormais en box extérieur, elle est toujours sous traitement (complété d’un antifongique, en raison d’une suspicion d’aspergillose aggravée par le traitement antibiotique très lourd ). Si son état général reste stable, la guérison de la patte n’est toujours pas acquise, et les soins biquotidiens sont poursuivis.