Alors que le lynx était le seul grand prédateur sans Plan National d’Action (PNA) pour sa conservation, Nicolas Hulot alors Ministre de la Transition écologique avait imposé à son administration d’y remédié.
Le grand espoir suscité par la mise en œuvre du PNA pour le lynx a été tel que de nombreuses associations ont contribué à l’élaboration d’un PNA associatif. Tous ont participé à l’exception des chasseurs qui ont refusé de s’y associer, négociant pour leur propre compte directement avec l’Etat.
Rude retour à la réalité lorsque l’Etat, sous pression de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) a refait une mouture du document. Pour s’asseoir autour de la table, la FNC a extorqué l’engagement de ne pas procéder à des renforcements de populations pour les dix prochaines années. Il s’agit là d’une hérésie.
Sachant que la population franco-suisse est d’issue de moins de 15 lynx fondateurs, des questions légitimes se posent sur la diversité génétique. Dès lors des renforcements de population ne peuvent d’emblée en être exclus car il s’agit là d’un levier majeur de la conservation d’une espèce menacée d’extinction (UICN, 2018).
Tout le document final du PNA est à l’avenant : l’Etat tente de faire passer le projet des chasseurs (PPP) qui rejeté par deux fois par le Conseil National de Protection de la Nature pour le danger qu’il représente pour l’espèce. Ce projet prévoit de capturer de façon répétée 10% de la population adultes de lynx pour définir si la présence du prédateur est compatible avec plans de chasse aux chevreuil. Le PNA prévoit également à grand frais des colloques et des réunions des milieux cynégétiques mais pas grand-chose en matière de conservation active.
Nous demandons :
Il y a urgence pour le lynx, le PNA ne doit pas être un consensus politique mais un canevas recensant tous les outils disponibles permettant de rétablir la population des lynx dans un statut de conservation favorable.